DE BELLES PAROLES D'APAISEMENT
Association SOS bébé : Dans votre situation, après ce diagnostic paniquant, c’est vous qui avez du trancher, ce qui ajoute certainement à votre peine, à votre sentiment de culpabilité. J'ajoute même que toute personne qui vit un pareil drame, dont la première cause est de recevoir sur la tête l'injustice du handicap, et dont la seconde est d'être conduit - parfois entraîné - vers l'IMG a tendance à en vouloir aux autres, à se sentir incompris... C'est important pour vous d'en prendre conscience pour à la fois accueillir et dépasser ces sentiments naturels. Mais concrètement, que faire ? Que dire ? D'abord, je voudrais être témoin de votre peine, vous reconnaître pleinement comme la maman endeuillée de ce bébé là. Vous avez le besoin et le droit de l'aimer, de ressentir ce manque, de l'exprimer (par oral, écrit...) pour que tout cela sorte, non pas pour oublier (une mère peut-elle oublier son enfant?) mais pour apprivoiser cette douleur, donner à votre enfant sa juste place. Vous avez raison de ne pas dénier la réalité de ce bébé là, de vous souvenir de son petit corps, d'honorer sa mémoire. Mais il vous faut aussi aller de l'avant...
Association Valentin A.P.A.C. (Association Porteurs des Anomalies Chromosomiques) : Sachez que nous comprenons votre douleur et votre désarroi. Le deuil périnatal est très douloureux et très complexe à faire, car peu de gens savent ce que c’est et que dans ce cas là, souvent il ne reste que le couple quand ce n’est pas la mère, à souffrir de cette perte d’enfant. Vous savez la douleur est quelque chose de difficilement quantifiable et de subjectif également. Faire ce choix d’IMG (Interruption Médicale de Grossesse) peut être aussi douloureux à vivre que d’élever un enfant handicapé. Il n’y a pas de choix ou de décision idéale face à une drame qui concernait la santé de votre enfant. Chaque situation aurait été différente à vivre, son lot de souffrances de toute manière. Est-ce qu’il y a en une de moins pénible ? Rien n’est moins sûr, votre souffrance en témoigne et c’est normal. Le fait d’avoir pris des cachets pour cela (pour arrêter le cœur du bébé) et encore plus difficile dans l’acte de l’IMG. C’est par retour d’expérience que nous en avons des femmes qui le vivent : il serait préférable que l’équipe médicale là-dessus, fasse un acte médicale pour l’euthanasie in-utéro et non la femme fasse cette démarche par les comprimés qu’elle avale. Vous avez raison qu’en enfant que vous avez déjà en vie aide aussi à se relever, cela ne fait pas tout, c’est vrai, on va devoir se battre. Par contre, cela n’empêchera pas d’avoir mal, même des années après. Une telle épreuve ne peut s’oublier...